Fédération hospitalière de la colonne vertébrale

Documentation

"Lumbago", "mal de dos" ou "mal aux reins" : quelques notions

  • Une lombalgie, appelée également lumbago, mal de dos ou mal aux reins est une douleur au niveau des vertèbres lombaires, situées en bas du dos. Elle peut être à l’origine d’un sentiment de blocage, de raideur ou/et des difficultés à faire certains mouvements. Il s’agit d’une pathologie courante, puisque 84% des personnes ont, ont eu ou auront une lombalgie au cours de leur vie. Leur fréquence augmente avec l’âge mais également avec une sédentarité (absence d’activité physique). Les muscles se relâchent et ne sont pas assez forts pour jouer leur rôle de maintien de la colonne vertébrale. 
  • Une lombalgie peut être aiguë si elle dure depuis moins de 3 mois ou chronique si sa durée se prolonge. 
  • Une lombalgie peut être liée à une cause spécifique (spondylarthrite ankylosante, fracture vertébrale (lien chapitre ostéoporose), infection, tumeur, …) ou d’être la conséquence des lésions des muscles, ligaments et tendons qui assurent le soutien et le fonctionnement de la colonne vertébrale (cause « mécanique »). Afin d’éviter que cette douleur ne s’installe, le bon traitement c’est le mouvement !

Il n’est pas indiqué de réaliser des radiographies ou un scanner pour chaque douleur lombaire, surtout si celle-ci est récente. Pour savoir quel examen est indiqué dans votre cas, rapprochez-vous de votre médecin traitant. 

Quelle est la différence avec une sciatique ?

  • Une sciatique est une douleur au niveau d'un membre inférieur, sur le trajet du nerf sciatique (racine L5 ou S1) et souvent associées à des douleurs lombaires. On parle alors de lombosciatique. Un engourdissement et des fourmillements au niveau de la cuisse, jambe ou le pied (« des paresthésies ») sont les symptômes fréquents d’une sciatique. 
  • La sciatique ne doit pas être confondue avec une lombalgie simple (absence de douleur dans le membre inférieur) ou la cruralgie qui touche le nerf crural (racine L3 ou L4). 
  • La survenue des signes sphinctériens (perte urinaire ou fécale, perte de sensation au niveau du périnée) ou de diminution de force musculaire devront vous alerter et amener à une consultation urgente (ceci reste rare, la très grande majorité des cas de sciatiques reste bénigne).
  • Une sciatique est provoquée par un conflit (une compression) du nerf avec une structure adjacente : une hernie discale (débord du disque dans le canal rachidien), un rétrécissement du canal lombaire, un glissement d’une vertèbre par rapport à une autre (spondylolisthésis). D’autres causes comme une fracture vertébrale, une infection ou une tumeur peuvent être retrouvées mais restent plus rares. A noter que la présence d’une hernie discale n’est pas toujours associée à une douleur de lombosciatique.

Une autre cause de douleur au dos : la fracture vertébrale

Une fracture vertébrale résulte de la diminution de la hauteur d'une vertèbre due à un événement traumatique ou à une fragilité osseuse (ex. ostéoporose).  

Pour en savoir plus, consultez la page Fracture vertébrale et ostéroporose

Traitement médicamenteux

  • Le traitement antalgique est le premier traitement indiqué dans le traitement de la lombalgie en commençant par le paracétamol. Si la douleur est résistante au paracétamol, une association avec une autre molécule (tramadol, codéine). Les opioïdes forts (morphiniques) sont à éviter.
  • Les anti-inflammatoires peuvent être utilisées à la dose la plus faible possible et sur une courte durée, chez des patients jeunes (contre indiqués en cas de problèmes cardiaques ou rénaux).
  • Les traitements à visées neuropathique (antidépresseurs et gabapentinoides) peuvent être utilisés en cas de radiculalgie (sciatalgie/cruralgie) chronique persistante avec une composante neuropathie (fourmillement, brulures). 

Traitement non médicamenteux 

 

URGENCES SCIATIQUES : En cas de sciatique récente, le CHU de Montpellier vous propose une prise en charge rapide et complexe comprenant une évaluation rhumatologique et rééducative. Une imagerie voire un geste infiltratif pourront être réalisés au décours. Vous allez pouvoir y accéder suite à votre passage aux urgences ou sur demande de votre médecin traitant. 
 

  • Site HAS : Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune
  • Comprendre la douleur : Francais — Retrain Pain Foundation
  • Neurophysiologie de la douleur : Ressources sur la neurophysiologie de la douleur - Section Rachis
  • Livre éducation à la douleur pour patients et thérapeutes : pain workbook jan 14 2015.cdr (sectionrachis.fr)
  • Livret autoreeducation : Philippe Faugeron - YouTube
  • Articles
    • Tavares Figueiredo I, Dupeyron A, Tran B, Duflos C, Julia M, Herisson C, Coudeyre E. Educational self-care objectives within a functional spine restoration program. Retrospective study of 104 patients. Ann Phys Rehabil Med. 2016 Dec;59(5-6):289-293. doi: 10.1016/j.rehab.2016.03.006. Epub 2016 May 2. PMID: 27157543.
    • Ribaud A, Tavares I, Viollet E, Julia M, Hérisson C, Dupeyron A. Which physical activities and sports can be recommended to chronic low back pain patients after rehabilitation? Ann Phys Rehabil Med. 2013 Oct;56(7-8):576-94. doi: 10.1016/j.rehab.2013.08.007. Epub 2013 Oct 1. PMID: 24140440.
    • Tavares I, Thomas E, Cyteval C, Picot MC, Manna F, Macioce V, Laffont I, Thouvenin Y, Viala P, Larbi A, Gélis A, Dupeyron A. Intradiscal glucocorticoids injection in chronic low back pain with active discopathy: A randomized controlled study. Ann Phys Rehabil Med. 2021 Mar;64(2):101396. doi: 10.1016/j.rehab.2020.05.003. Epub 2020 Aug 27. PMID: 32461125.

A retenir

L’évolution est habituellement favorable en quelques semaines dans la majorité des cas.
Certains facteurs font que la douleur du dos va durer plus longtemps : dépression, anxiété, stress, craintes, peur du mouvement, problèmes par rapport au travail...

  • L’activité physique est le traitement principal permettant une évolution favorable de la lombalgie et d’éviter une récidive
  • Le kinésithérapeute participe à l’éducation du patient (réassurance, lutte contre les peurs et croyances, sensibilisation aux bienfaits de l’activité physique)
  • La réalisation d’exercices thérapeutiques adaptés à la situation clinique, enseignés par un kinésithérapeute, puis poursuivis à domicile, est recommandée